Très étonnante et plutôt très attrayante, La fille au cœur de cochon est bien décalée, déjantée et au final très fun. Série qui se manifeste par une assez géniale authenticité autant dans sa mise en scène que dans le rythme de l’arc narratif. C’est parfois lunaire, tout en étant très ancré dans notre terroir national. Une vraie singularité, un peu comme Twin Peaks (1990) parfois, mais avec justement un style en propre inimitable et quasi jamais vu jusqu’alors. La fille au cœur de cochon nous déconcerte souvent et ça fait du bien. On se marre aussi beaucoup de nombre de trouvailles autour de la cochonaille, avec notamment une écriture à couper, qui décrit des personnages bien englués dans leurs cynismes respectifs, volontairement caricaturaux, mais que l’on croit quand même parfois reconnaitre. C’est aussi tout le sel de la série, qui joue sur les ambiguïtés, entre délire scénaristique et profonde, sincère et moderne réflexion sur nos façons de consommer, et donc de penser le monde. La fille au cœur de cochon, c’est du Pata Negra, meilleur jambon du monde. Ici, le cochon est humanisé et comme réhabilité. Si le cochon est humanisé, nous sommes nous, à l’image de Nina (Héloïse Volle), comme « cochonisés » sans que justement rien de péjoratif ou de punitif ne subsiste.
Crédits: Francetv Slash / Lionfish Films / Watch Next Media